A la suite d'une attaque terroriste sur un laboratoire secret du Daghestan, un virus qui transforme les humains en zombies se propage en quelques semaines à travers le monde. Dans le nord-ouest de l'Espagne, un avocat décide d'ignorer les injonctions des autorités et de rester dans sa maison. Il confie au jour le jour ses impressions sur son blog puis dans son journal.
Catastrophe naturelle, guerre nucléaire, épidémie ou effondrement sociétal, la nature de l'apocalypse dans les romans mettant en scène la fin du monde ou à tout le moins de nos sociétés, a changé au fil du temps. Rien de plus normal puisqu'elles reflètent les peurs et les angoisses qui ont agités les hommes et les femmes du XXème siècle et jusqu'à nos jours. En revanche, l'apocalypse zombie qui fait florès dans les romans du genre depuis une bonne décennie est beaucoup plus surprenante puisqu'elle n'est étayée par aucune crainte rationnelle. Il s'agit d'une peur ancestrale, celle du monstre, de l'ogre de nos contes de fées revu et corrigé à la sauce gore. La plupart du temps, cela donne des récits axés sur l'action et dans lesquels le côté horrifique l'emporte largement sur l'aspect post-apocalyptique.
C'est exactement le cas de la trilogie de Manel Loureiro qui, pour l'essentiel, est un thriller survitaminé qui enchaîne les scènes de combat et de survie dans un monde devenu ultra dangereux. Mais avant d'en arriver là, l'auteur nous aura proposé quelques chouettes pages concernant la découverte et la propagation de l'épidémie zombie ainsi que son irruption dans la vie de son héros. Rédigés à la manière de messages postés sur son blog, les premiers chapitres sont en effet centrés sur la façon dont le personnage principal prend connaissance du phénomène puis résiste, seul dans sa maison bunkérisée, aux morts vivants qui se répandent dans sa ville. Des infos éparses des médias aux messages rassurants des autorités, de la gestion de crise à la panique générale, l'installation de la catastrophe est parfaitement décrite et très réaliste. J'ai même eu le sentiment que si pareil merdier nous tombait sur le coin de la gueule, les choses se passeraient exactement ainsi.
Le reste du premier tome, le bien nommé "Le début de la fin", relate les mésaventures du héros dans une ville de Galice et sa rencontre avec un militaire ukrainien et une jeune femme. Ça rafale, ça dynamite, ça court, ça roule, ça vole et ça essaie surtout de s'en sortir face à la multitude zombie. Les deux volumes suivants continuent sur le même rythme. "Les jours sombres" nous raconte les aventures de notre trio de survivants dans des Îles Canaries confrontés à une nouvelle guerre d'Espagne entre royalistes et républicains tandis que "La colère des justes" nous transporte dans le Mississipi où des suprémacistes blancs ont rétabli un régime ségrégationniste. Ça reste toujours de bonne qualité sans toutefois dépasser le stade de l'honnête divertissement.
Panini Books - Eclipse - 2015
N'étant pas une fan des zombies je me demande ce qui primerait et pourrait m'inciter à lire cette trilogie, mon divertissement serait il pour moi aussi au rendez-vous.
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