Si l'on met de côté les trois romans d'espionnage qu'il a pondu au Fleuve avant de se lancer dans la SF, P-J Herault s'est rarement aventuré hors de ces univers de space opéra qu'il affectionne tant. Après avoir lu "Danger : mémoire", je me dis qu'il a bien fait car il y a peu à sauver dans ce roman sans saveur et presque sans intérêt. On peut même s'interroger sur sa présence dans la collection Anticipation puisque, excepté une vague allusion à une intervention extra-terrestre et quelques technologies innovantes, le récit n'a que peu à voir avec le genre qui nous intéresse. C'est donc plutôt à un thriller politico-économique que nous avons affaire avec cette histoire de pile photonique rendant caduque l'utilisation de l'essence et mettant en émoi l'industrie pétrolière et les gouvernements.
Passés les premiers chapitres dans lesquels le héros renoue avec la réalité et prend la mesure de ses nouvelles connaissances et des bouleversements qu'elles induisent, il ne se passe pas grand-chose d'excitant. L'auteur se contente de décrire ses travaux scientifiques et ses démarches pour imposer ses vues face aux pressions des lobbies de l'énergie. Chantage et intimidation d'un côté, clandestinité et inventivité de l'autre, la lutte est inégale. Elle donnera néanmoins lieu à quelques rares scènes d'action et à quantité de discussions entre le héros et les autorités.
Cela nous donne un récit assez anodin qui renouvelle dans un cadre réel et quotidien, certains aspects de ses romans de SF. On y retrouve notamment son idéal d'une société plus juste, sa conviction qu'un petit groupe soudé peut déplacer des montagnes et sa détestation des politiques corrompus et des industriels assoiffés de richesses. Peut-on lui donner tort ?
Fleuve Noir Anticipation - 1991

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire