Avec cette idée pour le moins originale et plus de 400 pages pour s’exprimer, Michel Pagel avait largement de quoi aboutir à un bon petit planet-opera. Il s'est hélas contenté du service minimum, tant au niveau de son intrigue que du caractère de ses personnages. Ces derniers sont en effet plutôt monolithiques, presque caricaturaux, et n'évoluent guère au contact des autres civilisations qu'ils sont amenés à découvrir. Qu’il s’agisse du religieux coincé du cul, de la militaire d'élite, du sympathique benêt ou de l'ET érotomane, aucun ne donne vraiment envie de s’attacher à ses pas ou de trembler pour sa peau. Le décor ne vaut pas mieux qui se contente lui aussi de stéréotypes sans saveur (planète désertique, planète glaciale…)
Quant à l’histoire qui promettait action et rebondissements à tous les étages ainsi qu’une bonne grosse révélation finale (qu’elle est l’utilité des seuils, qui les a mis en place…) elle s’avère fort peu palpitante et compense le plus souvent son manque de vigueur par un humour hélas très poussif.
Au final, « Casino perdu » s’avère n’être rien de plus qu'une partie de cache-cache spatio-temporelle sans beaucoup de saveur, où l'on ne frémit jamais et ne sourit guère plus.
Fleuve Noir - SF Space - 1998

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