"La semence de la Terre" est une oeuvre de jeunesse. On ne s'étonnera donc pas de sa construction légèrement bancale et d'une fin un peu trop précipitée. En revanche, on remarquera avec intérêt qu'elle porte en germe quelques-unes des idées que l'auteur développera dans certains de ses meilleurs romans. Il y est ainsi question du dogme de l'expansion démographique de l'espèce humaine qui constitue le sujet des "Monades urbaines" et de la déportation d'individus que l'on retrouvera dans "Les déportés du Cambrien".
L'intrigue se divise en deux parties, la première beaucoup plus longue - et passionnante - que la seconde. On y parle de la façon dont s'opère la sélection des malheureux candidats à la colonisation interplanétaire, chaque chapitre s'intéressant à l'un d'entre eux. Homme ou femme, jeune ou plus vieux, volontaire ou pas, nous découvrons leur réaction face à la nouvelle qui vient bouleverser leur existence. En filigrane se dessine une société dystopique pas exactement dictatoriale mais confrontée à une pression démographique qui l'oblige à "sacrifier" une partie de ses forces vives.
Puis c'est le départ vers l'inconnu et l'installation sur la planète Osiris. Mais alors qu'on imagine être parti pour une robinsonnade comme le laissent penser les premières scènes qui suivent l'arrivée des colons mise en place du cap de base, désignation des chefs, formation des couples...), Silverberg prend un tout autre chemin. Il nous entraîne dans un huis-clos entre les quatre personnages principaux au cours duquel les personnalités vont se révéler.
Prenant, rondement mené, plus profond qu'il n'y parait, ce court roman a malgré tout un petit goût d'inachevé. Dommage.
C’est un sujet qui a été maintes fois traité , peut être qu’il a été décidé de laisser libre cours à notre imagination après la fin du roman
RépondreSupprimer