LA SEMENCE DE LA TERRE - ROBERT SILVERBERG

En 2216, l'espèce humaine a conquis les étoiles mais elle est encore loin d'avoir mis les pieds sur les milliards de planètes qui gravitent autour d'elles. Pour y remédier, le Bureau de la Colonisation a décidé d'y expédier chaque jour 60 vaisseaux chargés de 50 couples. Les volontaires n'étant guère nombreux, un tirage au sort est organisé pour sélectionner les futurs colons parmi les individus des deux sexes âgés de 20 à 40 ans. Aucun moyen de se soustraire au décret du hasard. Pas de passe-droit, pas d'excuses, pas d'exemption. Mais après tout, 6000 sur plusieurs milliards, les chances d'être sélectionné sont infimes...

"La semence de la Terre" est une oeuvre de jeunesse. On ne s'étonnera donc pas de sa construction légèrement bancale et d'une fin un peu trop précipitée. En revanche, on remarquera avec intérêt qu'elle porte en germe quelques-unes des idées que l'auteur développera dans certains de ses meilleurs romans. Il y est ainsi question du dogme de l'expansion démographique de l'espèce humaine qui constitue le sujet des "Monades urbaines" et de la déportation d'individus que l'on retrouvera dans "Les déportés du Cambrien".

L'intrigue se divise en deux parties, la première beaucoup plus longue - et passionnante - que la seconde. On y parle de la façon dont s'opère la sélection des malheureux candidats à la colonisation interplanétaire, chaque chapitre s'intéressant à l'un d'entre eux. Homme ou femme, jeune ou plus vieux, volontaire ou pas, nous découvrons leur réaction face à la nouvelle qui vient bouleverser leur existence. En filigrane se dessine une société dystopique pas exactement dictatoriale mais confrontée à une pression démographique qui l'oblige à "sacrifier" une partie de ses forces vives.

Puis c'est le départ vers l'inconnu et l'installation sur la planète Osiris. Mais alors qu'on imagine être parti pour une robinsonnade comme le laissent penser les premières scènes qui suivent l'arrivée des colons mise en place du cap de base, désignation des chefs, formation des couples...), Silverberg prend un tout autre chemin. Il nous entraîne dans un huis-clos entre les quatre personnages principaux au cours duquel les personnalités vont se révéler.

Prenant, rondement mené, plus profond qu'il n'y parait, ce court roman a malgré tout un petit goût d'inachevé. Dommage.

La Masque - SF - 1980

1 commentaire:

  1. C’est un sujet qui a été maintes fois traité , peut être qu’il a été décidé de laisser libre cours à notre imagination après la fin du roman

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