- les « road books » qui mettent en scène les tribulations chaotiques d’un ou plusieurs personnages à travers la Finlande et l’Europe : « Le lièvre de Vatanen », « La cavale du géomètre », « Petits suicides entre amis »…
- les « robinsonnades » décrivant l’existence d’une communauté en marge de la société : « Prisonniers du paradis », « La forêt des renards pendus », « le potager des malfaiteurs ayant échappés à la pendaison »...
Dans les deux cas il s’agit pour l’auteur de mettre en scène des personnages au caractère entier, anticonformistes, individualistes et refusant le carcan que leur impose la société. Le présent roman ne fait pas exception à la règle. Nous y trouvons des personnages truculents, bien décidés à conserver leur mode de vie et leur joie de vivre malgré les soucis que leur cause l’état finlandais, les institutions européennes et les évènements dramatiques de cette fin de XXème siècle. L’auteur y décline tous les thèmes qui lui sont chers : un certain retour à la nature, mère nourricière et source de toute vie, le bon sens paysan opposé à l’absurdité des règles administratives et bien sûr la liberté. Liberté d’entreprendre, liberté d’aimer, de croire, de boire…
A première vue, tout cela n’a que peu de choses à voir avec la Science-Fiction. Et pourtant je n’hésite pas à classer ce roman dans le courant post-apocalyptique. Pourquoi ? Parce que la plupart des sujets inhérents à ce courant de la SF y sont présents, que ce soit dans les causes de la catastrophe (crise économique globale, incident nucléaire, 3ème guerre mondiale) que dans ses conséquences (effondrements des gouvernements, repli communautaire, lutte pour la survie…).
Bien sûr, l’apocalypse selon Paasilinna est une apocalypse joyeuse (c’est écrit dans le titre), pleine de finlandais rougeauds et hilares, adeptes de sauna et de bonne chère, et l’amateur de SF classique n’y trouvera sans doute pas son compte. Peut-être reprochera-t-il aussi à ce roman son manque d’intensité dramatique ou bien l’absence d’une réelle intrigue. Mais tout cela n’est pas bien grave tant l’humour et la bonne humeur de Paasilinna sont communicatifs. Une lecture à conseiller donc, pour chasser la morosité et découvrir que post apo ne rime pas forcément avec désolation, désespoir et violence.
Denoël - Et d'ailleurs - 2008
Un post apo plus joyeux ça peut être bien ou c’est un peu dénaturé ?
RépondreSupprimerSi, Si, c'est bien.
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