TERRITOIRE INTERDIT - DENNIS WHEATLEY

Un appel au secours de leur ami Rex Van Ryn contraint les trois mousquetaires du surnaturel que sont Simon Aron, Richard Eaton et le duc de Richeleau à se rendre en Russie Soviétique.

 Ce roman est le premier des nombreux ouvrages que Dennis Wheatley a consacré au personnage du duc de Richeleau et à ses sympathiques amis. C’est sans doute pour cela que l’on n’y trouve pas encore la moindre trace de surnaturel et que les forces du mal y sont remplacées par un ennemi à peine moins dangereux : le Guépéou, ancêtre du KGB. Malheureusement, cette absence de dimension fantastique fait cruellement défaut à une intrigue bien banale et les mésaventures de nos héros ont un côté un peu mièvre.


Le seul véritable intérêt de ce livre tient donc au fait que, écrit dans les années trente, il illustre l’état d’esprit des occidentaux à l’égard du régime soviétique et imagine le sort des opposants déportés en Sibérie. Mais là encore la démonstration n’est pas convaincante, d’autant que nous savons depuis que la réalité a amplement dépassé la fiction. Alors, si l’on souhaite lire un témoignage sur la vie au goulag, mieux vaut lire un livre de Soljénitsyne et notamment « Une journée d’Ivan Denissovitch ».


Nouvelles Editions Oswald - Fantastique SF Aventures - 1985

MALTERRE - HUGUES DOURAIUX

Malterre est une gigantesque pyramide enterrée dont seul le sommet affleure à l’air libre. A l’intérieur, une société matriarcale très hiérarchisée dont les hommes ont été totalement exclus. Elle est dirigée par Vesta, déesse toute puissante qui ne se manifeste que par écran interposé et fait peser sur ses sujets une discipline de fer et des lois régies par deux principes : la haine du mâle et la certitude que la vie à l'extérieur est impossible. Llona et Lewin, deux adolescentes de 16 ans, supportent mal la routine de leurs tâches et leur vie monotone. Aussi, lorsqu’elles dénichent un livre d’anatomie et découvrent que les hommes ne sont pas les monstres hideux qu’on leur a décrits, leur imagination s’emballe. Surprises en possession de l'objet défendu, elles sont condamnées aux travaux forcés dans les étages inférieurs. Parvenues à s’échapper les deux amies s’aventurent plus bas encore et sont recueillies par un clan d'hommes qui n'ont effectivement rien de monstrueux. Ensemble, ils décident alors de s'opposer à Vesta et de découvrir la vérité sur la création de Malterre.

 Ce roman de Hugues Douriaux emprunte beaucoup à "Quand ton cristal mourra", roman de William Nolan plus connu sous le titre de son adaptation au cinéma : L'âge de cristal. On y retrouve l'idée générale d'un monde clos où les habitants sont convaincus qu'il est impossible de vivre à l’extérieur. Le cheminement des deux histoires est d'ailleurs quasi identique : découverte du mensonge des gouvernants, fuite puis révolte contre l'autorité.


L’auteur se distingue principalement par sa peinture d’une société exclusivement féminine. Cela lui permet de mettre en scène les héroïnes jolies et peu farouches qu’il affectionne tant. Le coquin en profite même pour décrire les amours saphiques de toutes ces femmes privées de la présence de l'homme et l'on devine qu'il aimerait bien se joindre à elles. La description de sa ville souterraine est en revanche très réussie. Des coursives à la place des rues, des alcôves tenant lieu de logements, des cultures hydroponiques dans des salles transformées en champs : l’atmosphère de confinement et d’étouffement est bien rendue. C'est l'aspect le plus intéressant du roman.


Le reste est assez convenu et seul le personnage de féministe démente joué par Vesta met un peu de sel dans l'histoire. Sa tentative d’accéder à l’état de divinité est de loin l'idée la plus originale du roman. Bien plus en tout cas que sa chute.


Fleuve Noir Anticipation - 1992

HERBERT WEST REANIMATEUR - JUSCELINO NECO

« Herbert West réanimateur », la célèbre nouvelle  De H P Lovecraft, a fait l’objet de nombreuses adaptions, au cinéma notamment mais aussi - et oui déjà - en bande-dessinée. Ceci étant, celle de Juscelino Neco se distingue tout de même assez largement des précédentes et ce, de bien des manières.

En premier lieu, il a opté pour une approche résolument gore. Sa BD est donc truffée de scènes de cul et de violence particulièrement explicites. Avec lui, on ne suggère pas, on montre. Tout. Et en gros plan ! Ça en choquera sans doute certains, mais ça donne à son scénario une tonalité particulière qui balance entre l'obscène et le truculent, le parodique et le cauchemardesque.

Et puis c'est aussi parfaitement raccord avec sa relecture du texte de Lovecraft puisqu'il imagine que la formule du D West permet certes de ramener les morts à la vie mais constitue aussi une drogue surpuissante qui éveille les pulsions sexuelles les plus débridées. L'intrigue ayant été déplacée de nos jours, tout cela aboutit fort logiquement à une histoire de traffic de stupéfiants, de chantage et de règlement de comptes. Il y a du meurtre bestial, des partouzes, de la nécrophilie et même les Grands Anciens font une apparition remarquée à la fin du récit, bref, une BD qui n'aura pas sa place dans le bulletin paroissial.

Question graphisme, là encore le trait de Juscelino Neco en déstabilisera plus d'un. Dessins en noir et blanc, personnages à tête d'animaux, mise en page minimaliste, c'est assez brut de décoffrage mais ça ne manque pas d'une certaine énergie. On a un peu l'impression que tout a été dessiné d'un seul jet avec l'envie de provoquer des réactions, de faire ressentir plutôt que de faire admirer la technicité du dessinateur ou le réalisme de son art. Il y a notamment quelques doubles pages proprement hallucinées qui illustrent parfaitement le délire des personnages et, peut-être, celui de l'auteur.

Ilatina

JE SUIS UNE LEGENDE - RICHARD MATHESON

L'espèce humaine a été quasiment anéantie par une épidémie d'origine inconnue et les rares survivants ont désormais toutes les caractéristiques de vampires. Seul Robert Neville a échappé à ce fléau. Isolé, menacé et désespérant de rencontrer un autre rescapé, il s'acharne à trouver un remède à la maladie. 

" Je suis une légende " est sans doute le roman le plus connu de Richard Matheson et c'est amplement mérité ! Pourtant, les thèmes de ce livre, post-apo et vampires, ne comptent pas parmi les plus originaux de la SF. Nous n'échappons d'ailleurs pas à certaines scènes éculées telles que les balades dans un monde à peu près désert ou le recours à l'ail et aux pieux bien aiguisés. Mais, heureusement, l'intérêt du livre réside ailleurs. L'auteur a pris le parti de nous décrire l'existence de son personnage de façon presque routinière. Le jour il parcourt sa ville à la recherche de nourriture et de matériel, fait la chasse aux vampires assoupis, répare sa maison transformée en bunker et cherche un vaccin à l'épidémie. La nuit, il résiste aux assauts des vampires et tente de noyer chagrin et solitude dans l'alcool. 


Nous voilà donc bien loin du héros sans peur et sans reproche que l'on trouve dans bon nombre de récits du genre. Ici, l'accent est mis sur les états d'âmes du personnage plutôt que sur l'action, ce qui contribue à nous rendre Robert Neville plus familier et à faire notre ses petites joies et ses peines, ses doutes et ses tourments. Mais surtout, ce roman brille par une conclusion qui, sans en dévoiler la teneur, se traduit par une mise en abîme des convictions du personnage principal et sonne le glas de toutes ses certitudes. Robert Neville se rendra finalement compte qu'il n'est pas tant le dernier représentant de l'espèce humaine qu'un monstre aux yeux d'une humanité nouvelle. Une légende.


Gallimard - Folio SF - 2001

LE TIGRE AFRICAIN - PHILIP JOSE FARMER

Un richissime admirateur de l’œuvre d’Edgar Rice Burroughs entreprend de donner vie à son héros le plus emblématique : Tarzan. Grâce à son immense fortune il acquiert une réserve au cœur de l'Afrique et y fait élever un enfant blanc par un couple de nains africains. Puis, à l'instar d'un dieu tout puissant, il surveille l'évolution de sa créature et influence le cours de son existence conformément aux romans de l'écrivain américain. Devenu adulte, le jeune Ras Tyger va s'affranchir de cette tutelle et, avec l'aide d'une aviatrice égarée, tenter de faire la lumière sur ses origines.

On le sait, Philip José Farmer aime s’attaquer aux mythes littéraires et Finéas Fogg, Mark Twain et bien d'autres personnages ou auteurs sont ressuscités sous sa plume. Il a également eu recours à un double de Tarzan dont il a conté une sorte d’histoire parallèle au fil des trois volumes qui composent les "Mémoires intimes de Lord Grandrith" : "La jungle nue", "Le saigneur des arbres" et "Tarzan vous salue bien".


"Le tigre africain", lui, n’appartient pas à ce cycle, mais Ras Tyger possède toutes les qualités athlétiques de l'homme singe. Comme lui, il n'hésite pas à affronter les animaux les plus dangereux de la jungle et lions, gorilles ou crocodiles ne sauraient l'effrayer. En revanche, point de cités perdues ou d'infâmes crapules à se mettre sous la dent. La seule quête qui soit à sa portée est celle de ses origines. Son seul ennemi : l'homme qui a confisqué sa vie pour faire de lui un personnage de roman. 


Mais avant qu'il ne lui règle son compte, nous aurons pu assister à quelques-unes de ses aventures hautes en couleur dont l’extermination quasi-complète d’une tribu, un duel aussi épique que comique, sa captivité chez les très susceptibles Sharrikt et nous n’ignorerons plus rien de sa découverte de la sexualité. Du Farmer pur jus !


J-C Lattès - Titres SF - 1980

PIEGE A DJAKARTA - MORT HUMAN

En sortant de l’aéroport de Djakarta où il vient à peine de débarquer, Yan Croley remarque un couple de jeunes français sans le sou et complètement désorientés. Il décide de les prendre sous son aile et leur propose une chambre dans l’hôtel où il est descendu. Il ignore alors que sa générosité va lui faire courir les pires dangers.

Une chose est sûre, ce n’est pas avec ce pseudo qui rappelle certain chanteur à moustaches des années 80 que l’auteur s’est fait une place dans le petit monde du gore. Et ce n’est pas non plus ce roman qui lui aura ouvert les portes du panthéon de l’horreur. 


Avec son histoire de touriste embarqué dans une affaire qui le dépasse et contraint de lutter contre une organisation criminelle particulièrement décidée, on a plutôt le sentiment d’avoir affaire à un bon vieux thriller. Les ingrédients du genre sont d’ailleurs tous là : chantage, courses poursuites, tension constante et nombreux rebondissements… En fait, il faudra attendre les tous derniers chapitres pour retrouver quelques-unes de ces scènes bien écoeurantes et chargées d’hémoglobine sans lesquelles un roman gore n’en serait pas un.


Entre temps on aura dû se contenter d’une intrigue qui se limite pour l’essentiel aux tentatives de fuite du héros et de ses protégés. Quelques cadavres parsèment bien leur équipée dans la tentaculaire capitale indonésienne mais on reste dans le domaine du politiquement correct : du rythme, de l’action et quelques scènes plus introspectives pour réfléchir et reprendre son souffle.


On retiendra donc surtout de ce roman le personnage de M. Amrun qui, sous ses airs bonhommes et sa parfaite politesse, dissimule une férocité peu commune et une personnalité étonnante à mi-chemin du savant fou et du producteur de snuff-movie.


Vaugirard - Gore - 1990


LE PAYS D'ESPRIT - ROBERT YOUNG

Le pays d’esprit est une anthologie de 11 nouvelles sélectionnées par Jean-Pierre Fontana.

Anticipation, fantastique, science-fiction, toutes les littératures de l’imaginaire y sont abordées et nous permettent de découvrir l’univers de Robert Young. Un univers où science rime avec humanisme et dans lequel le rêve constitue une alternative logique à une triste réalité.


J’ai particulièrement apprécié :


- « L’ascension de l’arbre », une fable écologique dans laquelle les habitants d’une planète se rendent compte un peu tard que leur survie est étroitement liée à celle d’arbres gigantesques qu’ils s’acharnaient jusqu’ici à détruire.


- « Sur le fleuve », petit bijou onirique nous contant comment deux suicidés se rencontrent dans une espèce d’antichambre de la mort et reprennent goût à la vie au contact l’un de l’autre.


- « Saint- Georges et la Drangonmotive » où un envoyé de la police internationale du passé enquête sur des inventions anachroniques apparues dans l’Angleterre médiévale.


Mais toutes les nouvelles de cet auteur possèdent un charme indéniable, une douceur et un romanesque qui en font des lectures agréables et revigorantes.


Nouvelles Editions Oswald - 1982

LE TOMBEAU DU ROI SQUELETTE - SERGE BRUSSOLO

Junia et Shagan sont esclaves du forgeron Massalian, un sorcier réputé qui utilise la force de l'une et l'intelligence de l'autre pour régler quelques affaires délicates. Une main d'œuvre bon marché dont la fidélité lui est assurée grâce à l'engourdissement qui les saisit sitôt quittée l'atmosphère surchauffée de la forge et que seule peut ralentir une potion connue de lui seul. Ils seront ainsi amenés à porter secours à un homme victime d’une armure ensorcelée et, surtout, à neutraliser l’esprit du roi squelette dont le réveil menace toute la région. Il leur faudra pour cela vaincre les nombreux périls de la lande des exécutions.

 Ce roman est l'une des rares incursion de Serge Brussolo dans l'univers de l'eroïc fantasy. Cela ne l'empêche pas de nous servir comme à son habitude, une histoire qui foisonne d'idées et de scènes percutantes mais au scénario trop faible pour mettre en valeur toutes ces jolies trouvailles. Et c'est bien regrettable car Junia et Shagan sont des héros particulièrement originaux. La première est une géante obèse sujette à des crises de sommeil tandis que son compagnon est un cul de jatte à l'esprit vif et aux bras remarquablement musclés. Complémentaires (comme qui dirait "la tête et les jambes") leurs services sont très appréciés de leur maître qui leur confie les missions les plus périlleuses. Voici résumé le concept de ce qui constitue désormais une série puisqu'aux deux opus parus chez Fleuve noir (le présent livre et Le dragon du roi squelette) il faut ajouter Les cavaliers de la pyramide et Les mangeurs d'argile qui reprennent les deux personnages dans l'univers plus réaliste du péplum.


Après une brève entrée en matière au cours de laquelle l'histoire de Shagan nous est contée, l'auteur nous plonge rapidement dans l'action. Un amuse-bouche tout d'abord qui voit nos deux héros affronter une armure ensorcelée puis le plat de résistance en la personne du roi squelette et de ses sortilèges. Bref, beaucoup d'action, quantité de tableaux surprenants et horrifiques, mais une chute un peu abrupte et qui ne résout rien puisque le danger n'est que momentanément repoussé et que la condition de Shagan et Junia n’évolue pas d’un pouce. Mais on ne s’en étonnera pas puisque c’est là un petit défaut que l’on retrouve dans bon nombre des romans de l’auteur. 

On passera en tout cas une paire d’heures bien agréable en compagnie de ce couple aussi improbable qu’attachant et on n’oubliera pas de sitôt la vision hallucinante de gibets et autres instruments de mort s’animant et cherchant à faire de nouvelles victimes !

Fleuve Noir Anticipation - 1988

BONJOUR TRISTESSE - FRANCOISE SAGAN

Cécile passe ses vacances sur la Côte d'Azur avec son père, un veuf de quarante ans avec lequel elle vit une relation fusionnelle. Lorsqu'une ancienne amie de sa mère s'immisce dans leur vie, elle met au point une cabale pour éloigner sa rivale. 

Lorsqu'il parait en 1954, le premier roman de Françoise Sagan cause un scandale qui contribue beaucoup à son succès. Il faut dire que dans la France d'alors, la morale et la religion pesaient encore fortement sur les mentalités. Dans ces conditions, évoquer une jeune femme d'à peine dix-huit ans qui boit, fume, sort en club et parle librement de sa sexualité ou des conquêtes de son père n'était pas chose courante et ne pouvait que choquer bon nombre de lecteurs. 

Maintenant que ce parfum de scandale s'est évaporé, que reste-il de ce roman ? Une qualité littéraire indéniable et notamment une simplicité de ton parfaitement raccord avec le propos de son héroïne. Une évocation assez juste de l'adolescence avec ses doutes et ses certitudes, son mélange d'ingénuité et de cruauté, ses désirs d'émancipation et son besoin de protection. Oui, sans doute. Pour le reste, j'avoue n'avoir pas été emballé par l'histoire de cette ado pourrie-gâtée qui refuse de partager l'amour de son père. 

Et si le "charmant petit monstre" n'était finalement qu'une pauvre petite fille riche...

Pocket - 2024



LES BANNIERES DE PERSH - ALAIN PARIS & JEAN-PIERRE FONTANA

Jack la poudre est un prospecteur qui parcoure l’espace en tous sens dans l’espoir de découvrir un bon filon. Au cours de l'un de ses voyages, une avarie à bord de son vaisseau l'oblige à se poser sur une planète inconnue. Capturé par des insectes humanoïdes, il est emmené en captivité avec d’autres humains.

C'est un bien chouette petit roman que le duo Fontana/Paris nous a pondu là. Cour, vif et pétulant, il oscille entre Science-Fiction et fantasy. La SF pour le cadre général, l'entrée en matière et la conclusion, la fantasy pour le corps du récit avec ses combats à l'arme blanche ou l'aspect "médiéval" de la société pershéenne.

Tout va très vite et sans le moindre temps mort. L’action est menée tambour battant. Les batailles succèdent aux duels et les retournements de situation s'enchaînent. Çà ne laisse pas beaucoup de temps pour s’intéresser au caractère de personnages qui, héros excepté, ne se posent d'ailleurs pas beaucoup de questions. Alors on fait comme eux. On se contente de se laisser porter par ce récit simple, fluide et plaisant.


Notons tout de même que l’épilogue est relativement surprenant et confère au livre ce petit plus qui en fait une lecture très recommandable.


Fleuve Noir Anticipation - 1984

LE MONDE VERT - BRIAN ALDISS

Quelques millions d’années dans le futur, la Terre est une planète proche de sa fin, qui a cessé ses révolutions autour du soleil et présente toujours le même hémisphère à cet astre. Conséquence de cette situation, la flore s’est mise à se développer de façon anarchique et incontrôlée jusqu’à devenir l’espèce dominante de la planète. Les rares humains ayant survécus ont régressé à un stade tribal et mènent une vie précaire dans les bas étages de la sylve monstrueuse.

 J’ai éprouvé beaucoup de difficultés à m’intéresser aux mésaventures de ces pauvres humains bien démunis face à un environnement plus que périlleux. Et périlleux est un euphémisme. Il en meure tant dès les premières pages du livre qu’on a peine à croire que d’aucuns survivront assez longtemps pour permettre à l’auteur de finir son récit. Et cette hécatombe rend vaine toute tentative de s’attacher à l’un ou l’autre des personnages, tant leurs désirs, leurs envies semblent illusoires et voués à l’échec.


L’intrigue se résume bientôt à une longue fuite en avant, ponctuées de rencontres souvent désagréables, parfois drôles, mais toujours dangereuses. D’ailleurs, le véritable intérêt du roman réside dans la description des quelques peuplades rencontrées par les héros et surtout dans l’infini variété de forme et d’aspect empruntée par la végétation. Ces descriptions sont l’occasion pour l’auteur de lâcher la bride à son imagination et d’inventer les plantes les plus folles qui soient ainsi que leurs noms bien jolis et forts évocateurs.


Le tout m’aura tout de même paru bien longuet, peu intéressant et ne me laissera pas un souvenir impérissable.


J'ai Lu - Science-Fiction - 1974

L'ECLAT D'OBUS - MAURICE LEBLANC

1914. Tout juste mariés, Paul Delroze et son épouse emménagent dans le château d'Ornequin, à quelques kilomètres de la frontière allemande. En visitant la vieille bâtisse, Paul découvre le portrait de la défunte mère de sa femme en laquelle il reconnaît la meurtrière de son père, quinze ans plus tôt. Le déclenchement de la guerre suivie de l'invasion allemande l'empêche de faire la lumière sur ce mystère. Du moins provisoirement...

Maurice Leblanc a écrit "L'éclat d'obus" en 1916, alors que la première guerre mondiale faisait rage et que le nord de la France était ravagé par de sanglantes et destructrices batailles. Il n'est donc pas surprenant d'y trouver moult envolées patriotiques exaltant le courage et l'esprit de sacrifice des soldats français et de non moins éloquentes critiques de la barbarie teutonne.


Pour le reste, nous avons affaire à une histoire d'espionnage bien dans le goût de l'époque. Tunnels, passages secrets, caves, portes dérobées, toutes les ficelles des romans du genre ont été conviées. Les personnages font ce que l'on attend d'eux. Le fougueux héros prend les risques les plus insensés pour délivrer sa belle et faire obstacle à la piétaille tudesque, son épouse fait preuve d'une résilience digne de Pénélope et leur ennemie jurée, dont l'identité véritable constitue le principal mystère de ce roman, n'aura de cesse de provoquer leur perte. Ces épisodes romanesques sont bien évidemment entrecoupés de nombreuses scènes de combats qui n'ont malheureusement pas le réalisme et l'âpreté de celles écrites par un Barbusse ou un Dorgelès.


On signalera enfin la présence aussi éphémère qu'anecdotique du célèbre gentleman cambrioleur venu refiler quelques tuyaux au héros de l'histoire. Une apparition en Guest star sans doute motivée par de basses raisons commerciales...


Le Livre de Poche




LE SANG DES ASTRES - NATHALIE & CHARLES HENNEBERG

Le conseil fédéral des civilisations galactiques est inquiet car des bouleversements astronomiques sans précédent ont été enregistrés à prox...