"Les fuyards du crépuscule" est un roman à tiroir. Lorsqu'on ouvre le premier, on pense avoir affaire à un bon vieux post-apo des familles. Univers désertique, zones irradiées, petites communautés de survivants, fondamentalistes religieux et, bien sûr, héros individualiste contraint de se transformer en chef de guerre pour mettre fin aux agissements d’une redoutable secte : toutes les figures imposées du genre ont été conviées. Rien de neuf sous le soleil donc, mais Johnson s’en sert plutôt intelligemment tout en y ajoutant, l’air de rien, quelques éléments qui auront leur importance par la suite. Il en va ainsi de l’ascendant que Daystar possède sur les redoutables vers des sables ou des vagues allusions à de mystérieux gardiens qui surveilleraient la planète depuis l’espace.
Et alors que l’on croit s’orienter vers une classique confrontation entre d’affreux sectaires et des hommes et des femmes qui souhaitent rester libre de reconstruire le monde à leur façon, le second tiroir s’entrouvre pour faire basculer le récit dans une histoire de mutants. Figurez-vous en effet que le héros et sa compagne sont autistes et qu’ils ont développés des capacités psychiques un peu particulières. Sachez en outre que les vilains religieux cités plus hauts exterminent justement tous les enfants autistes qui leur tombent entre les mains et emmènent en captivité ceux qui sont néanmoins parvenus à l’âge adulte. Daystar et Shadow prennent leur défense grâce à leurs pouvoirs (télépathie, manipulation mentales…), entreprennent de les libérer et… le troisième tiroir est brusquement tiré pour livrer passage à de vilains extra-terrestres.
S’ensuivent quantité de scènes d’actions et moult révélations pour un final qui donnera la réponse à toutes les interrogations mais sans vraiment surprendre le lecteur. Au final, « Les fuyards du crépuscule » est un roman solide mais sans génie auquel on reconnaîtra néanmoins le mérite d’avoir mis en avant les autistes à une époque - les années 80 - où cela n’était pas encore d’actualité.
Opta - Galaxie-Bis - 1983

Est ce que pour des non habitués des post apo tout cela serait encore trop facile et des ficelles faisant penser au déjà vu
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