Bien que figurant au catalogue des éphémères éditions Trash, collection que l’auteur a contribué à créer, « Bloodfist » n’est pas à proprement parler un roman gore. Que les amateurs de tripaille fumante se rassurent, ils y trouveront des scènes bien dégueues propres à satisfaire leurs vilains penchants. Question ambiance, ils seront aussi bien servis. L’atmosphère dans laquelle baigne l’histoire est poisseuse à souhait et on éprouve en s’y plongeant comme une sensation de crasse et de vermine qui vous colle aux baskets.
L’intrigue est quant à elle assez banale et tient davantage du prétexte que de l’intention. Un ex-flic cherche à se venger du gourou d’une secte. Pour ce faire, il manipule un psychopathe adepte de la dissection in vivo. Rien de passionnant, mais ça fait le job et la confrontation de ces trois individus passablement givrés ne manque pas de sel.
L’auteur s’attache plus particulièrement au personnage du psychopathe dont il nous fait découvrir les pensées grâce à une narration à la première personne. Et ce qu’on y découvre est un beau merdier ! Une plongée abyssale dans les pensées d’un asocial de la pire espèce. Outre ses passages à l’acte à la limite du soutenable, les monologues intérieurs du bonhomme font froid dans le dos. Une logorrhée ahurissante, mais non dénuée d’une certaine poésie avec jeux de mots, allitérations et autres figures de style. Bref, un roman certes trash, mais qui fait moins peur qu’il ne met mal à l’aise.
Trash -2013
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