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GUEULE DE RAT - JEAN-PIERRE ANDREVON

De sa naissance en janvier 1981 à sa mort le soir du passage à l’an 2000, l’histoire de la courte et insignifiante existence de Bernard Garcin dit « Gueule de rat ».

La vie de Bernard Garcin c’est un peu celle d’un Forest Gump français. L’histoire d’un type pas trop futé (c’est un euphémisme) et encombré d’une existence qu’il subit sans jamais tenter d’en changer le cours. Mais à l’inverse du fier américain à qui tout réussi, notre pauvre Bernard semble doté d’une scoumoune sans nom : un père qui abandonne sa famille, une mère qui se prostitue et le bat comme plâtre, un physique ingrat et, comme si ça n’était pas suffisant, il se trouve affublé d’une dyslexie qui ruine son cursus scolaire mais lui permet au moins de parler verlan sans effort. Pour compléter le tableau précisons qu’il vit à La Cargat (La Ciotat ?) au moment de la fermeture des chantiers navals et de la prise de la municipalité par le Front Français (Front National ?). Bref, une existence bien mal engagée et que l’auteur résume très justement par ces quelques mots : « Un destin, on se le forge. Simplement, on n’a pas toujours les instruments pour ».


Cela permet en tout cas à Jean-Pierre Andrevon de nous repasser en accéléré l’histoire de la société française en cette fin de vingtième siècle. Une société qui oscille entre espoir socialiste et racisme, pauvreté et montée du FN. Une sorte de chronique de la misère ordinaire, servie par une écriture intelligente, savoureuse et un humour grinçant mais qui fait mouche. Tout le monde en prend pour son grade : les milices du FN et les extrémistes musulmans, la police et les vigiles, les services sociaux et le système pénitentiaire. Le constat implacable d’un système à bout de souffle.


La Table Ronde - 1999

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