Elle a bien sûr été contrainte d’utiliser des raccourcis dans le développement de son intrigue et dans la présentation de ses personnages pour respecter le format, assez court, de la collection. Nonobstant ce petit bémol, le résultat est parfaitement conforme à ce que l’on est en droit d’attendre de ce type de roman : un peu d’humour (noir de préférence), quelques frissons et pas mal d’hémoglobine.
Son récit mélange astucieusement horreur classique et moderne en juxtaposant mythe du vampire et trafic d’organes, chirurgie esthétique et savant fou. Il nous propose aussi trois portraits de femmes peu recommandables et bien décidées à combler leurs désirs quel que soit le prix à payer. Nous suivons ainsi Véréna au temps de la peste noire, Béatriz, l’actrice qui refuse de vieillir et surtout Katrin, l’hématologue de génie qui, de sa Suisse natale aux confins de la Chine, poursuit sa quête de vérité scientifique et de plaisir malsain.
Tout cela nous est conté d’un ton léger qui contraste fortement avec toutes les horreurs que Violaine met en scène. Il y a en effet quelque chose de primesautier dans sa plume qui donne à son texte des allures de conte de fée sadique. Du coup, et en dépit des crimes monstrueux dont l’héroïne se rend coupable, on reste attaché à la petite fille qui sommeille en elle avec ses rêves de vampires et ses jeux interdits.
Gore des Alpes - 2024
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