Je m’attendais à découvrir une fantasy subtile jouant de l’opposition entre deux mondes, l’un moderne et cartésien, l’autre fantastique et médiéval. Or ce n’est pas le cas. La quasi-totalité de l’histoire se déroule sur la face obscure tandis que l’autre n’est évoqué que le temps de deux brefs chapitres. C’est dommage, d’autant que le héros est censé y avoir passé plusieurs années, s’y être fait une situation, des relations, un ennemi et surtout, y avoir trouvé la clé de Kolwynia, c’est à dire le moyen d’accroître sa puissance. Nous n’en saurons d’ailleurs pas plus sur la nature de cette clé ni sur la façon dont il se la procure. C’est comme çà. Il faut l’accepter, un point c’est tout. Comme il faut accepter que sa vengeance soit expédiée en deux coups de cuillères à pot. Et là, c’est encore plus frustrant puisque cette vengeance constituait le moteur même de l’intrigue.
Alors que reste-t-il à évoquer dans la seconde partie de ce roman ? A vrai dire pas grand-chose. L’auteur s’y perd en considérations pseudo philosophiques sur le pouvoir, l’immortalité et la conscience tandis que son personnage passe le plus clair de son temps en vaines discussions avec son âme. C’est lent, bourré d’allégories et j’ai beaucoup peiné pour en venir à bout. Je préfère Zelazny lorsqu’il est plus léger, moins ambitieux peut-être, mais en tout cas plus distrayant. Je garderais néanmoins en mémoire l’évocation de son royaume de la nuit, nouveau tartare où les immortels sont les prisonniers volontaires du rayon d’action de leurs pouvoirs.
Pocket SF - 1978

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