« Une fille d’Eve » est un roman assez méconnu de Balzac. Il n’en vaut pas moins le détour et pas seulement parce qu’on y croise Rastignac et quelques autres figures de la Comédie Humaine. L’intrigue, toute simple, nous propose de suivre une relation extra conjugale dans tous ses développements, de la rencontre des deux amants jusqu’à la fin de leur idylle. Une idylle un tantinet frelatée si l’on considère les motivations de nos tourtereaux, elle s’y prêtant par ennui, lui par orgueil et intérêt.
Avant d’entrer dans le cœur du récit, il faudra toutefois en passer par un certain nombre de portraits. Des portraits longs et détaillés qui occupent quasiment la moitié du roman, mais qui s’avèrent nécessaires si l’on veut comprendre le but recherché par les différents protagonistes de l’histoire et prendre ainsi la mesure du drame qui va se jouer sous nos yeux.
C’est que dans l’ombre de cette aventure sentimentale, des intrigues se nouent et des rivaux s’agitent. La jalousie, l’argent, la politique pointent le bout de leur vilain nez et nos deux amoureux seront bientôt les victimes d’une cabale où s’exprime toute la bêtise et la méchanceté dont sont capables les hommes et les femmes.
Pour autant, cette histoire n’est pas dénuée de beaux exemples d’amour vrai. Il y a celui de Vandenesse, le mari trompé qui, au lieu d’accabler une épouse volage, se reproche son manque d’attention et fait tout pour la sortir de la sordide affaire d’argent dans laquelle elle s’est embourbée. Il y a aussi celui de Florine, la demi-mondaine qui se donne tout entière, cœur et fortune, à l’homme qui l’aime pourtant si mal. Et que dire de l’amour, pour le coup totalement désintéressé, de Wilhelm Schmucke envers ses deux anciennes élèves qui, hélas, le récompenseront bien peu de son dévouement.

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire