Quel point commun peut-il y avoir entre la disparition de nombreux scientifiques à travers le monde et la présence de la flotte américaine autour d’un minuscules îlot de l’archipel des Aléoutiennes ? Jeanne, dont l’amant vient justement de se volatiliser dans des conditions étranges, va tout faire pour le retrouver et découvrir ce qui se cache derrière ces mystérieux évènements.
Il est bien difficile de parler de ce roman sans dévoiler ce grand secret qui lui donne son titre. Aussi, pour ne pas priver le lecteur de la surprise, je me bornerais à évoquer les deux aspects qui m’ont paru les plus sympathiques.
Le premier est plus anecdotique qu’autre chose. Il a trait à la façon dont l’auteur insère son intrigue dans les interstices de l’histoire contemporaine et met en scène les homme politiques d’alors. C’est ainsi que Nehru, Eisenhower, Elizabeth II, Kroutchev et bien d’autres sont appelés à jouer leur propre rôle et même un peu plus. L’occasion d’apprendre pourquoi les Etats-Unis et l’URSS se sont lancés dans la course aux étoiles, pour quelle raison Kennedy a été assassiné et pourquoi de Gaulle démissionne après mais 68 !
Le second concerne la petite communauté de l’îlot 307. C’est en effet une société utopique que Barjavel nous propose de découvrir avec toutes les expérimentations que l’on peut imaginer en matière d’organisation sociale et de liberté. Il en profite aussi pour aborder quantité de thèmes : la mort, l’amour, la parentalité, la sexualité, l’éducation des enfants et, question la plus prégnante de la dernière partie du récit, la maitrise de la natalité. Les habitants de la petite île n’y parviendront pas. L’envie d’enfant des plus jeunes puis le recours à la violence pour imposer leur point de vue signeront la fin de l’utopie. Un peu la victoire de l’instinct sur la raison, la défaite de l’esprit face à la matière.
Presses de la Cité - Pocket - 1982
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